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GALLICA ET LA MÉDIATION NUMÉRIQUE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

GALLICA ET SA POLITIQUE DE MÉDIATION NUMÉRIQUE

Depuis les années 2010, Gallica suit une nouvelle stratégie de médiation numérique, dont la cible est le grand public tel que défini par le Schéma numérique 2016. Auparavant, Gallica possédait des outils de communication traditionnels: le blog Gallica créé en 2009 et la lettre d'information de Gallica, afin de garder le contact avec les Gallicanautes. En 2018, dix numéros de la lettre d’information de Gallica ont été publiés avec 56 700 abonné.e.s. Quant au blog Gallica, il a reçu 443 600 visites en 2018, soit une augmentation de 42% par rapport à 2017. 188 billets ont été publiés, dont 38 par ou avec des partenaires de la bibliothèque numérique.

Parmi les séries ayant marqué l’année, citons « 350 ans des Fables de La Fontaine », « Les écrivains et la presse » ou « France-Angleterre, 700-1200 ». Les billets les plus consultés parmi ceux de 2018 sont, dans l’ordre : « 150 EPUB Gallica sélectionnés par l’Éducation nationale », « Ces œuvres qui entrent dans le domaine public en 2018 », « Chercher-trouver, un décret de naturalisation », « Gallica, 20 ans déjà », « Des portfolios à couper le souffle ! » (écrit par la bibliothèque Forney). Dans le palmarès, figurent aussi des billets plus anciens (par exemple, « Le Journal officiel dans Gallica »), montrant l’intérêt pérenne des billets du blog pour le public (7).

Capture d'écran du blog Gallica.

Capture d'écran du blog Gallica.

Toutefois, la communication par ces voies a des limites : elle ne permet pas de toucher les jeunes publics qui préfèrent utiliser des réseaux sociaux. D'autre part, le ton et le niveau de langue employés sur le blog Gallica et la lettre d'information ne sont pas attirants pour les jeunes. De nos jours, il est de plus en plus répandu d’utiliser les réseaux et médias sociaux pour se tenir au courant, se divertir, s'informer et s'éduquer. Pour beaucoup d’internautes, Facebook, Twitter ou Instagram sont les principales portes d’entrée sur la masse phénoménale de contenus qu’offre le web. Gallica, en tant que bibliothèque numérique, ne peut plus se contenter d’attendre que les internautes se rendent sur son site en ligne par un accès direct ou via les moteurs de recherche. Il est donc essentiel aujourd’hui pour Gallica d’être présent là où se réunissent des internautes pour augmenter sa visibilité.

Les 4 réseaux sociaux où Gallica se présente / Logo newdesignfile

Les 4 réseaux sociaux où Gallica se présente / Logo newdesignfile.

Les chiffres clés de la présence de Gallica sur les réseaux sociaux (Avril 2020)

Facebook: 147 000 fans et 151 000 abonné.e.s

Twitter: 73 400 abonné.e.s

Instagram: 106 000 abonné.e.s

Pinterest: 24 900 abonné.e.s et 2,6 Millions de visiteur.euse.s/mois

Quatre axes majeurs ont été définis pour structurer cette ligne éditoriale : la valorisation des contenus de Gallica, le signalement des services et des fonctionnalités offerts par l’interface de Gallica, l’interaction avec les usager.ère.s et la mise en avant des réutilisations de contenus de Gallica par les internautes. (6)

Gallica a donc choisi un ton différent pour communiquer avec les Gallicanautes, un ton plus sympathique et plus concis, dans le but d'établir une identité de service. Aujourd'hui omniprésent sur les réseaux sociaux, Gallica a une voix, une personnalité et un humour qui lui permettent de mieux approcher sa communauté d'utilisateur.rice.s. (6)

LES PREMIÈRES “ARMES”: FACEBOOK ET TWITTER

En 2010, Gallica a fait ses premiers pas sur Facebook et Twitter, deux des plus grands réseaux sociaux en France et dans le monde entier. La BnF a aussi créé des comptes parallèle pour valoriser les différents contenus et l’existence de Gallica. Sur Facebook, existent notamment les pages « BnF-Bibliothèque nationale de France », « BnF-Haut de jardin », « Gallica », « Classes BnF », « Bibliothèque numérique des enFants » et « Arlequin – BnF Arts du spectacle » qui suggèrent aussi d'aller visiter le site web de Gallica.

 

L'équipe de la BnF prend en compte les différences de fonctionnement des réseaux sociaux pour établir des programmes de publications adaptés. En effet, tandis que le compte Facebook de Gallica publie un à deux posts par jour, les internautes peuvent voir une vingtaine de tweets quotidiens. L'adaptation à la nature du réseau social est très importante: on ne peut pas utiliser le même style de communication sur Facebook et sur Twitter. Facebook va permettre de poster beaucoup d'images et de contenus iconographiques (photographies, estampes, affiches, cartes et plans, manuscrits enluminés, etc.), lorsque sur Twitter, Gallica peut proposer une plus large variété de types de documents. 

Capture d'écran de l'interface du compte Facebok de Gallica.

Capture d'écran de l’interface du compte Facebook de Gallica.

Capture d'écran de l’interface du compte Twitter de Gallica.

Capture d'écran de l’interface du compte Twitter de Gallica.

Chaque réseau social a son propre ton de communication. Sur Facebook, Gallica met en avant la proximité avec les Gallicanautes en insistant sur des contenus ludiques, alors que la fantaisie et l'humour et parfois une pointe de provocation sont adoptés sur Twitter. Les contenus postés sur ces deux réseaux ont vocation à suivre l’actualité: les événements commémorés par les jours fériés ou les événements de l’actualité sont reliés à des documents disponibles sur le site de Gallica. Les internautes sont invité.e.s à consulter les collections et à partager les liens sur les réseaux sociaux, ce qui permet de toucher de nouveaux.elles internautes.

 

 

L’équipe de médias sociaux de Gallica cherche à répondre aux questions des internautes aussi vite que possible, ou même à donner des suggestions pour garder une bonne connexion avec elles et eux. Des hashtags de Twitter contribuent forcément à l'entretien de la communauté, particulièrement lorsque des hashtags #Gallicanautes ou #Gallica sont attachés par les internautes au partage de documents trouvés sur Gallica. Les retweets quotidiens du compte Gallica sont un indicateur de l’appréciation des fonds numériques par les internautes.

L’interaction avec les Gallicanautes se fait également par l'intermédiaire d’autres institutions culturelles présentes sur Facebook ou sur Twitter. Les tweets adressés à des musées, par exemple, susceptibles d’être intéressés par certains documents de Gallica peuvent jeter des ponts vers d’autres communautés, et favoriser la promotion auprès de nouveaux publics. (6)

VERS UN UNIVERS PLUS VISUEL : PINTEREST ET INSTAGRAM

Capture d’écran de l’interface du compte Pinterest de Gallica.

Capture d’écran de l’interface du compte Pinterest de Gallica.

Avec moins de mots et plus d'images, les médias photographiques attirent des flux croissants d'abonné.e.s. Pinterest et Instagram sont les deux nouveaux succès de Gallica dans sa stratégie de communication. Pinterest est un réseau social qui repose sur le principe du tableau en liège sur lequel on vient “épingler” (“pin”) des photographies ou des coupures de journaux. Il permet de construire des tableaux thématiques regroupant des images trouvées sur le web.

 

 

Le compte Pinterest de Gallica a été créé en 2012, à la suite d’autres bibliothèques numériques (Europeana, New York Public Library), de musées (Rijksmuseum, Metropolitan Museum of Art) etc. Sur ce site, Gallica diffuse des sélections de documents iconographiques ou cartographiques. Les tableaux ainsi créés, régulièrement enrichis et renouvelés, mettent à l’honneur des ensembles thématiques, par exemple Illustrations et Affiches, Littérature, Lettrines etc. Les Gallicanautes y participent en trouvant des images dans Gallica et en partageant sur Pinterest. (20)

Cature d'écan de l'interface du compte Instagram de Gallica.

Capture d'écran de l’interface du compte Instagram de Gallica.

Capture d'écran d'une story de Gallica sur Instagram.

Capture d'écran d'une story de Gallica sur Instagram.

Le compte Instagram de Gallica a été créé en janvier 2018 à l'occasion des 20 ans de Gallica, plus tardivement que les autres comptes sur les médias sociaux, créés autour de 2010. Ce compte Instagram vise des publics plus jeunes, sachant que les usager.ère.s régulier.ère.s de Gallica sont en moyenne plus âgé.e.s que les publics fréquentants de la BnF. Instagram est un média social dédié au partage de contenus iconographiques. Même si le sujet est identique sur Facebook, Twitter et Instagram, le post sur Instagram est toujours plus court mais insiste sur le côté esthétique. Les posts de Gallica portent plutôt sur les détails des images, en les harmonisant avec des hashtags liés au contenu. Les documents dont sont extraites ces images peuvent être des manuscrits médiévaux ou de la Renaissance, des planches d’arts décoratifs, des illustrations de contes ou de périodiques de mode. Cette cohérence obéit à une ligne éditoriale, pour définir une logique propre à la constitution d’une collection, sur le modèle d’une bibliothèque numérique.

UNE ÉQUIPE TALENTUEUSE DERRIÈRE LE SUCCÈS DES COMPTES DE RÉSEAUX SOCIAUX

L'équipe de communication de Gallica sur les réseaux sociaux a beaucoup évolué depuis la création des comptes Facebook et Twitter de Gallica, en 2010. De deux personnes, elle est passée à quatre en 2011 avant de s’étoffer de deux nouveaux membres en 2013, qui s’occupent de sa gestion par intermittence, toujours conjointement. Aujourd'hui, avec 6 personnes, cette équipe garde un même esprit et partage un humour et une culture populaire qui les aident à maintenir la voix unique de Gallica. Tou.te.s bibliothécaires, il.elle.s appartiennent à différentes directions de la BnF : trois à la direction des services et des réseaux, et les trois autres à la direction des collections.

Il.elle.s doivent néanmoins tenir compte des contraintes à respecter. Les community managers ne peuvent pas exprimer leurs opinions personnelles – politiques, entre autres – via les comptes Gallica et il.elle.s doivent signaler tout incident ou échange problématique avec des internautes. L’identité numérique choisie et la gestion collective de la présence de Gallica ont en outre contribué à encourager une forme de contrôle croisé des publications au sein même de l’équipe. (6)

Le principe de collaboration entre les 6 personnes est simple. Chaque semaine, à tour de rôle, un.e des six community managers est responsable des comptes: c'est lui.elle qui va construire le planning des publications par avance, surveiller l'activité des comptes, retweeter les posts des Gallicanautes ou répondre à leurs questions en les orientant éventuellement vers des collègues spécialistes. L'équipe communique sur un groupe chat Facebook et elle fait régulièrement des brainstorming à distance pour la rédaction des posts, afin d'avoir l'accord commun des 6 membres. Une fois la formulation d'un post est validée par toute l'équipe, le.la chef.fe hebdomadaire publie le post sur les médias. (21)

LA QUESTION DE L'EFFICACITÉ DES RÉSEAUX SOCIAUX

La présence de Gallica sur les réseaux sociaux a naturellement réduit la distance entre la BnF et ses publics, même si l'image de la BnF reste encore institutionnelle pour les non-initié.e.s. Les efforts de l'équipe de communication de Gallica sont considérables pour favoriser la rencontre entre le patrimoine et le public.

 

Au printemps 2020, dans la période de confinement en France, les posts de Gallica apparaissent régulièrement sur les médias sociaux, notamment avec la campagne #CultureChezNous du Ministère de la Culture. Gallica a pu profiter de ce moment où une grande partie de la population devait rester à domicile pour promouvoir ses contenus, présenter des collections insolites aux publics, ressouder sa communauté et attirer de nouvelles personnes. 

Capture d'écran d'un post de Gallica sur Facebook avec hashtag #CultureChezNous.

Capture d'écran d'un post de Gallica sur Facebook avec hashtag #CultureChezNous.

Mais l’efficacité de la médiation numérique par les réseaux sociaux est-elle assurée ? Pour Gallica, l’utilisation des médias sociaux est inéluctable dans le contexte de Web 2.0 mais les résultats sont encore modestes au regard des ambitions affichées. L'enquête auprès des usager.ère.s de Gallica en 2017 (5) montre en effet que la connaissance de Gallica via les réseaux sociaux reste très faible : Facebook (3%), Pinterest (1%), Youtube (0%) et Twitter (0%). Bien que l’ajout d’Instagram dans la collection des outils de médias en 2018 semble déjà donner des résultats positifs, les réseaux sociaux ne fonctionnent pas vraiment pour gagner de nouveaux publics mais davantage pour renforcer la fidélisation des Gallicanautes.

L'essor de la présence de Gallica sur les réseaux sociaux pose aussi une question sur les missions des bibliothécaires à l'ère du Web. Devenu.e.s des médiateur.rice.s numériques, il.elle.s doivent désormais avoir des compétences variées: non seulement une grande connaissance de ressources de Gallica mais la maîtrise des interfaces du web, du benchmarking etc.

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