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LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE

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Bibliothèque nationale de France, 2014, photographe anonyme, Wikimédia.

La Bibliothèque Nationale de France (BnF) représente la bibliothèque nationale de la République Française. Elle puise ses origines à l’époque des rois de France et a survécu jusqu’à aujourd’hui.

LES MISSIONS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE (BnF)

En tant qu’établissement public, la BnF a pour mission de collecter, conserver, enrichir et communiquer le patrimoine documentaire national, comme le stipule le décret du 3 janvier 1994 portant création de la Bibliothèque nationale de France.

  • Collecter et enrichir

C’est l’une des premières missions de la BnF : elle se doit, de par sa dimension publique de collecter, identifier et cataloguer tous les titres publiés et diffusés sur le territoire français.

Une fois collectés, l'ensemble des titres qui entrent à la bibliothèque nationale de France sont soumis à une politique de conservation en fonction de l’état du document (allant de la surveillance à la restauration). Pour mener à bien ces missions-là, la BnF coordonne des ateliers adaptés à chaque document ainsi que des infrastructures scientifiques pour veiller à la bonne réalisation de cette mission de conservation. Ce système de prévention s’adapte avec le temps, il s’est notamment élargi aux documents numériques dans les années 1990 avec les premières numérisations réalisées par la BnF.

  • Mettre à disposition

Le fonds unique qui compose les collections de la BnF a vocation à être accessible au plus grand nombre : chercheur.euse.s, curieux.euses, étudiant.e.s, etc.

Différentes actions et services ont été développés pour permettre à tou.te.s une accessibilité équitable des collections tant en présentiel, ou qu’en exploitant les autres ressources à disposition, dont l’offre numérique est l’un des outils centraux.

HISTOIRE DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE

Ses origines remontent à l’époque des rois de France.

 

En 1368, en effet, sous l’impulsion du roi Charles V, une bibliothèque est créée dans le Palais du Louvre pour l’usage personnel du roi et celui de savants autorisés. Rapidement, se manifeste l’intention de rendre inaliénable et de faire évoluer ce premier fonds d’ouvrage. La collection s’accroît de centaines de manuscrits en seulement une dizaine d’années et perdure après la mort de Charles V en 1380.

La bibliothèque sera ainsi conservée dans un même esprit de transmission, jusqu’à ce que François Ier, le 28 décembre 1537, instaure par décret royal le système du dépôt légal, toujours effectif aujourd’hui, qui rend obligatoire le dépôt d’un exemplaire de tout ouvrage vendu dans le Royaume. Cette pratique est une source essentielle des collections actuelles de la BnF et conditionne donc aussi le fonctionnement de Gallica. (52)

Pour que la Bibliothèque royale soit valorisée en tant qu’instrument de pouvoir, renforçant la glorification du règne de Louis XIV, elle est déplacée par Jean-Baptiste Colbert dans la rue Vivienne en 1666, à proximité de l’ancien théâtre de Richelieu repris par Molière en 1660.

L’abbé Bignon, à la suite de sa nomination en 1719, va opérer des changements importants dans l’organisation de la Bibliothèque royale, nécessaires compte tenu de l’accroissement continu du fonds depuis sa création. Les œuvres sont référencées et classées dans des Départements, selon la structure suivante: Imprimés, Manuscrits, Médailles et Pierres gravées, Planches gravées et Recueils d’estampes, Titres et Généalogie. C’est aussi sous sa direction que des espaces sont régulièrement ouverts aux curieux et non plus seulement aux savants, comme cela avait été le cas jusqu’alors. (53)

La quiétude que connaissait la Bibliothèque va être rompue en 1790 par les événements révolutionnaires. Malgré la suppression du dépôt légal (qui ne sera pleinement rétabli qu’en 1810), les collections vont connaître un enrichissement sans précédent, qui s’opère cependant dans le chaos, en l’absence d’inventaire des documents qui y entrent. A la suite de sa nationalisation, la Bibliothèque, devenue Bibliothèque nationale, accueille notamment dans ses collections les documents saisis parmi les Biens de la Couronne et du clergé. Par la suite, les saisies issues des campagnes napoléoniennes en Europe ont continué à nourrir les collections. (52)

En 1858, face à un problème de place de plus en plus urgent, l’empereur Napoléon III charge Prosper Mérimée de présider une commission pour définir les besoins et les changements à prévoir. Les recommandations de cette commission auront pour conséquence la mise en œuvre de travaux de modernisation des espaces, notamment la construction de nouvelles salles de lecture et la reconstruction d’une partie des bâtiments historiques.

Mais ces travaux ne sont pas suffisants. D’autres ont suivi tout au long de la première moitié du XXe siècle : de nouvelles salles de lecture sont créées pour répondre à la croissance continue de la demande d’accessibilité ; des espaces délocalisés sont ouverts pour la conservation de documents toujours plus nombreux, à Versailles de 1934 à 1971, puis à Sablé en 1980.

Malgré ces efforts, les infrastructures de la Bibliothèque nationale n’arrivent pas à endiguer les problèmes liés au manque de place et à la diversité des œuvres, reflet de l’accroissement du volume global des publications. (53)

Cette situation va encore se complexifier avec l’avènement de l’ère numérique et informatique. Les espaces existants ne sont pas adaptés, en effet, aux nouvelles possibilités en matière de conservation et de mise à disposition des œuvres numériques au public.

Les avancées importantes en matière d’informatisation nécessitant un développement en conséquence des locaux. 

En 1981, pour répondre à ses défis, notamment structurels, la Bibliothèque nationale passe sous la direction du ministère de la Culture à la demande de Jack Lang, nouvellement nommé à la tête du ministère. (52)

"À propos de la Bibliothèque Nationale de France : Jack Lang" documentaire de Jean-François Roudot (1997), Forum des images.

 

Le 14 juillet 1988, le Président de la République François Mitterrand annonce la construction d’une grande bibliothèque sans égal qui a pour ambition de concurrencer et même de dépasser les institutions analogues à l’étranger, tant par sa taille que par la modernité de son fonctionnement. 

« Cette grande bibliothèque devra couvrir tous les champs de la connaissance, être à la disposition de tous, utiliser les technologies les plus modernes de transmission de données, pouvoir être consultée à distance et entrer en relation avec d’autres bibliothèques européennes. » 

Source : BnF

 

Un concours supervisé par un jury international est alors organisé, aboutissant en 1989 à la désignation de l’architecte Dominique Perrault pour donner vie à ce projet.

Cette époque de changements profonds, à la fois structurels et technologiques, est aussi une chance pour la Bibliothèque nationale qui voir son budget d’investissement et de fonctionnement augmenter et qui intègre rapidement les nouvelles technologies dans ses pratiques internes, afin de rester toujours au fait des innovations techniques dans le domaine. (52)

Avec la normalisation des pratiques numériques, des questionnements organisationnels émergent, notamment sur la nécessité de mettre en place un catalogue général informatisé des bibliothèques. Un groupe de chercheur.euse.s missionné sur cette thématique, dirigé par Bernard Stiegler, aboutit en 1987 à une nouvelle informatisation des catalogues de la bibliothèque.

Dès novembre 1988, quelques mois après l’annonce faite par le Président de la République, la Bibliothèque nationale annonce sa volonté d’évoluer avec son temps en proposant de nouvelles offres numériques : parmi celles-ci, on compte la collecte des nouvelles informations nativement numériques, incluant le dépôt légal des documents audiovisuels et l’archivage du web. De plus, la Bibliothèque décide de mettre en œuvre un vaste programme de numérisation de documents afin d’en réaliser une sauvegarde sur disque optique numérique et de permettre l’automatisation de la télétransmission des documents. (52)

La pratique de la numérisation s’instaure donc dans un premier temps avec une logique de conservation des documents. Avec le temps, elle va se démocratiser pour ne plus seulement être un outil de conservation, qui permettra à la Bibliothèque nationale d’agrandir ses collections, mais bien un moyen de diffusion à part entière, visant à étendre la communauté de ses utilisateur.rice.s.

En parallèle, François Mitterrand crée le 13 octobre 1989 l’Établissement public de la Bibliothèque de France, chargé de couvrir tous les champs de connaissance et d’être mis à la disposition de tou.te.s, notamment par la possibilité de consulter ses ressources à distance grâce, entre autres, à la politique de numérisation.

C’est la naissance de ce qui deviendra quelques années plus tard Gallica. (52)

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