JACQUELINE SANSON
(1948, AMBOISE)
JACQUELINE SANSON
(1948, AMBOISE)
LA NUMÉRISATION - UTILITÉ, PROTECTION DES DOCUMENTS ET CONSERVATION
QUI SONT LES GALLICANAUTES ?
LA DÉFINITION DES GALLICANAUTES ?
C’est quelqu’un.e ayant la curiosité et la volonté d’enrichir toujours son propre corpus. (14)
C’est quelqu’un.e qui navigue sur Gallica, puis qui lance ses filets, qui les retire, qui trouve dedans plein de pépites, et enfin, qui les partage avec tout le monde. (14)
C’est le fait que ça met en commun sous un même concept les professionnel.le.s de la recherche et puis les gens qui sont tout simplement curieux.euses, qui se baladent sur Gallica, qui trouvent des choses et qui viennent commenter. (14)
C’est un.e explorateur.rice de l’espace et du temps, un.e aventurier.ère qui embrasse un vaste univers pour y découvrir d’abord et nous offrir ensuite des trésors cachés. (13)
Une définition consensuelle du Gallicanaute n’est pas encore établie (9). Ce terme peut être abordé sous plusieurs angles. Certain.e.s définissent les Gallicanautes comme les internautes qui consultent « purement » le site de Gallica et de ses partenaires. Les Gallicanautes seraient donc de simples consommateur.trice.s passif.ve.s de Gallica. En revanche, certain.e.s qualifient de Gallicanautes les utilisateur.rice.s de Gallica qui participent « activement » à la diffusion de leurs découvertes sur le web pour les partager de façon plus horizontale. Les Gallicanautes peuvent alors devenir des acteur.rice.s engagé.e.s dans la dissémination culturelle.
LES PROFILS DES GALLICANAUTES
En l’absence d’une définition définitive de la notion de "Gallicanaute", une enquête a été effectuée auprès des usager.ère.s de Gallica pour dévoiler leurs profils (5). 5 points sont concernés : leur âge, leur niveau d’études, leur catégorie socio-professionnelle, leurs domaines les plus consultés et leur cadre d’usage.
Âge des Gallicanautes
Les Gallicanautes représentent une population qui ne cesse de s’accroître depuis la création de Gallica, mais qui vieillit. Ce qui est remarquable dans l’enquête, c’est une nette augmentation du nombre des retraité.e.s chez les Gallicanautes. 33% d’entre eux.elles sont à la retraite. Il.elle.s sont légèrement surreprésenté.e.s par rapport à la population française générale (32%). Ce qui compte surtout est la tendance : l’âge moyen des Gallicanautes est passé de 47 à 54 ans entre 2011 et 2017.
L’âge des Gallicanautes : [Image capturée] / BnF, Enquête auprès des usager.ère.s de la bibliothèque numérique Gallica 2017
65% des Gallicanautes ont plus de 50 ans contre 47% dans la population française ; 35% d’entre eux.elles ont moins de 50 ans, contre 53% dans la population française. De plus, les Gallicanautes de moins de 34 ans constituent seulement 16% de l’ensemble. Par rapport à 2011, le recul est particulièrement sensible en ce qui concerne le nombre des étudiant.e.s Gallicanautes.
Le niveau d’études et la catégorie socio-professionnelle
La majorité des Gallicanautes ont un niveau d’étude supérieur à la moyenne française. 58% d’entre eux.elles ont au moins un niveau bac +4 contre 14% de la population française. Ce n’est pas un résultat très étonnant, étant donné que, selon les entretiens effectués par l’équipe de Gallica, la plupart des Gallicanautes ont expliqué avoir découvert Gallica lorsqu’il.elle.s étaient étudiant.e.s. (10)
D’un point de vue socioprofessionnel, les Gallicanautes appartiennent essentiellement à la catégorie des « cadres » et « professions intellectuelles » (au sens de l’Insee). 33% sont cadres (contre 9% dans la population française). 10% travaillent actuellement dans l’Enseignement du Supérieur et 6% dans la Recherche.
Niveau d’études et catégorie socioprofessionnelle, Secteur d’activité actuel ou passé pour les retraités : [Image capturée] / BnF, Enquête auprès des usager.ère.s de la bibliothèque numérique Gallica 2017
Les domaines plus consultés
Les domaines les plus consultés par les Gallicanautes sont l'histoire (77%), suivie par la littérature (44%), puis l'art et l’architecture et l’histoire de l’art (40%). Puis viennent les sciences humaines, sociales, et politiques (34%), et la généalogie (28%). Le domaine des sciences fondamentales et appliquées et celui des sciences médicales restent en bas de classement (13%), juste en-dessous de la consultation des documents liés au droit et à l’économie (14%).
Domaines de consultation de Gallica, Nombre de domaines de consultation de Gallica : [Image capturée] / BnF, Enquête auprès des usagers de la bibliothèque numérique Gallica 2017
L’enquête révèle l’émergence de domaines comme la religion, la spiritualité et l’ésotérisme (19%), l’actualité (7%) et le tourisme (5%). Les domaines de la vie pratique (4%), du sport (3%), de la musique (2%) et de la cuisine et gastronomie (2%) restent en revanche toujours faiblement consultés.
47% des Gallicanautes consultent en moyenne 2 à 3 domaines sur Gallica. 21% d’entre eux.elles n’y viennent que pour un domaine, tandis que 32% viennent pour quatre domaines ou plus.
Cadre d'usage
Les Gallicanautes utilisent cette bibliothèque numérique principalement pour leurs projets de recherche (79%) dans le cadre de leurs études (15%), de leur métier (19%) ou d’une recherche personnelle (45%), bien que le motif « loisir » soit rarement indiqué (21%). Il est notable que les recherches personnelles pèsent le plus dans les consultations. Si l’on y ajoute le motif « loisir », les motifs liés à des études non professionnelles constituent 66% de l’ensemble. Par ailleurs, la majorité des répondant.e.s disent avoir plusieurs motifs qui croisent usage professionnel et personnel, usage studieux et ludique, etc. 40% des Gallicanautes consultent cette bibliothèque numérique pour 3 ou 4 motifs différents.
Motifs de consultation de Gallica : [Image capturée] / BnF, Enquête auprès des usager.ère.s de la bibliothèque numérique Gallica 2017
Une autre remarque intéressante : 40% des Gallicanautes partagent des documents trouvés dans Gallica avec leurs collègues, leurs ami.e.s, d’autres usager.ère.s de Gallica ou des personnes qu’ils ne connaissent pas sur le web, notamment sur Facebook (35%) ou sur leur propre blog (29%). Autrement dit, pour ses usager.ère.s, Gallica est non seulement un outil pour professionnels mais aussi une arène d’expression et de partage (9). L’usager.ère de Gallica ne restreint pas son cadre d’usage à celui de la propre recherche ; il.elle est aussi un.e passionné.e susceptible d’en faire son loisir.
Média de partage des documents sur le web, Partage de documents sur le web
: [Image capturée] / BnF, Enquête auprès des usager.ère.s de la bibliothèque numérique Gallica 2017
En conclusion, même s’il n’y a pas de définition consensuelle du.de la « Gallicanaute », le public de Gallica reste majoritairement dans un cadre socio-culturel et une tranche d’âge homogènes. Dans ce cadre, les Gallicanautes sont tantôt de simples consommateur.trice.s, tantôt des usager.ère.s ouvert.e.s et engagé.e.s dans un dialogue interactif (9). Dans tous les cas, les cadres d’usage sont très divers.