JACQUELINE SANSON
(1948, AMBOISE)
JACQUELINE SANSON
(1948, AMBOISE)
LA NUMÉRISATION - UTILITÉ, PROTECTION DES DOCUMENTS ET CONSERVATION
GALLICA AUJOURD'HUI
IMPLICATION D’ÉTAT
La situation aujourd’hui est le résultat des mesures prises les années précédentes et aussi de l’accompagnement de l’État sur le long terme. Le ministère de la Culture soutient depuis 2007, avec le financement du Centre national du livre, le développement de Gallica, ainsi que la numérisation intensive et la diffusion des collections de la Bibliothèque nationale de France. Selon les données du ministère de la Culture, en 2018, l’État a mobilisé 9,8 M€ pour aider les projets d'informatisation, de développement de services numériques ou de numérisation des bibliothèques de lecture publique (contre 7,4 M€ en 2015)(42). Donc favoriser le développement des bibliothèques numériques est un objectif essentiel de l’État. Deux initiatives du ministère de la Culture et des Communications ont particulièrement contribué à cette évolution :
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Le concours particulier au sein de la dotation générale de décentralisation (DGD) établi en 2011, dont l’objectif est d’assurer l’aide financière de l’État pour la période pluriannuelle;
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Le programme des bibliothèques numériques de référence (BNR) lancé en 2010, dont l’objectif est d’« aider les grandes collectivités françaises à se doter de programmes numériques de haut niveau » (43) principalement pour le développement de la lecture.
Aujourd’hui ces initiatives créent un climat favorable à la politique de numérisation du patrimoine. Ainsi, en 2019 Gallica annonce le chiffre de 5 millions de documents numérisés sur la plateforme et en 2020 un passage à 6 millions.
Outre l’aide du gouvernement, les utilisateur.rice.s eux.elles-mêmes favorisent et orientent l’évolution de Gallica par rapport au changement des pratiques quotidiennes en ligne. La présence de la population sur Internet joue un facteur majeur de la politique « numérique ». Selon la statistique de 2019, 88 % des Français.es sont désormais connecté.e.s à Internet (44). L’intérêt pour les réseaux sociaux des institutions culturelles augmente. Ceux-ci deviennent une tribune importante de messages institutionnels. Tandis que la confiance dans les médias traditionnels baisse, les institutions construisent leur propre stratégie de communication. Confronté aux plateformes de streaming (Netflix, Canal Play, Amazon, etc.), les bibliothèques numériques vont à la conquête du large public. C’est précisément là que se trouvent les ambitions de Gallica ces dernières années.
L’évolution de l’intelligence artificielle, les progrès technologiques permettent d’avancer sur les développements de nouvelles fonctionnalités, ainsi que des outils de la médiation numérique. Notamment plus de 1 200 fiches conseils ont été mises en ligne pour faciliter les recherches du grand public (7). La communication avec les gallicanautes et la fidélisation des nouveaux.elles abonné.e.s sont devenus un vrai enjeu de la bibliothèque numérique. Gallica a renforcé sa présence sur les réseaux sociaux et a fini l’année 2018 par la création du compte d’Instagram @gallicabnf. La partie communication se développe également avec des partenaires dont le cercle s’élargit chaque année.
COOPERATION
Au cours de dernières années, Gallica a fortement accentué sa dimension de bibliothèque numérique collective. « Gallica Marque Blanche » est un dispositif de coopération numérique avec d’autres établissements « ayant numérisé ou souhaitant numériser une partie de leurs collections, mais ne disposant pas de plateforme de diffusion ou souhaitant renouveler leur plateforme actuelle » (7). Parmi les collaborateur.rice.s récent.e.s de la BnF, Rosalis, la bibliothèque numérique patrimoniale de Toulouse qui a rejoint le projet « Gallica Marque Blanche » janvier 2020.
Pendant cette période de pandémie, Gallica est devenue une interface cruciale de communication avec le public et une plateforme indispensable de consultation pour des millions de gens. La BnF continue de publier des documents de sa collection : livres au format EPub, documents, podcasts, applications, sites pédagogiques, médias… Dans ces conditions, le rôle de la bibliothèque numérique se double et devient particulièrement multidisciplinaire : pour travailler, apprendre, se détendre ou jouer. Grâce aux accords de la BnF, exceptionnellement, pendant la pandémie du Covid19, un certain nombre d’éditeur.rice.s ouvrent plus largement l’accès à leurs contenus.
La crise sanitaire et l’obligation de confinement a mis encore plus en évidence l’importance de Gallica et la nécessité du développement des bibliothèques numériques ainsi que de la globalisation de la coopération en ligne entre elles et avec d’autres établissements culturels et pédagogiques.