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LES DÉBUTS DE GALLICA

Une fois la BnF créée en 1994, les réflexions et décisions intègrent toutes les parties : les équipes techniques, les bibliothécaires, les auteur.rice.s et les éditeur.rice.s. Cet ensemble complet permet d’inclure des éléments essentiels à Gallica tel que le catalogue ou bien la question du droit d’auteur.rice. “Gallica est née grâce à la constitution d’un réseau entre politiques, éditeurs, missions scientifique et technique de la BnF” (8). Désormais, l’objectif est de toucher un public plus large, et non pas uniquement un public savant.

Salle de travail des Imprimés - Bibliothèque Impériale : [photographie] / PHOTO D. [Louis-Émile Durandelle, Louis-Émile], Gallica.

Salle de travail des Imprimés - Bibliothèque Impériale : [photographie], Louis-Émile Durandelle, Gallica.

Gallica est officiellement inauguré le 10 octobre 1997 avec 80 000 titres (monographies, fascicules, périodiques) numérisés, 9 ans après le lancement du projet par François Mitterrand. C’est une collection encyclopédique de base en sciences humaines et sociales et histoire des sciences dont 85% des documents sont en langue française et 60% sont libres de droits. (8)

Après la grande réorganisation de la BnF en 1998, le département de la bibliothèque numérique est créé, il comporte environ 15 personnes chargées des numérisations, de la coordination Internet et de la transmission des documents à distance. Le fait que la BnF ait besoin de changer son organigramme en créant un service à proprement parler montre bien qu’elle a des difficultés à s’approprier ces questions numériques et à les traiter avec ses services habituels. (8)

En 1998, 85 000 documents iconographiques sont numérisés ou en cours de numérisation dont 86% proviennent de collections extérieures. A cette époque la plupart des ouvrages sont lisibles en mode image seulement, une infime portion est disponible en mode texte permettant une utilisation par les chercheur.euse.s.

Bibliothèque Nationale Restaurée : [dessin] / [non identifié], Gallica.

Bibliothèque Nationale Restaurée : [dessin] / [non identifié], Gallica.

Les recherches poussées de Gaëlle Béquet pour sa thèse (8) permettent de connaître les origines du serveur de Gallica, mis en place par un informaticien dans les locaux de la mission technique, avec peu de sécurité et sans études préalables concernant la volumétrie des accès internet.

 

Le service technique de la BnF aurait vivement souhaité que ce serveur soit installé dans une salle des machines, mais la mission technique préférait le garder au plus proche pour exercer un meilleur contrôle sur celui-ci.

“La construction du site est donc artisanale, sans moyens financiers. L’informaticien a bricolé un logiciel plutôt que de dépendre d’un système propriétaire.” (8). De même pour l’interface, elle a été créée sans budget par la cellule graphique (8). Nous sommes donc en effet, bien loin de l’utopie initiale et de la période d’abondance budgétaire pour les institutions culturelles.

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Concernant la recherche, Gallica utilisait un logiciel gratuit de Microsoft, tandis que l’indexation était effectuée grâce au logiciel Windows Server. Ce système fonctionna pendant 10 ans sans soucis majeurs jusqu’à ce que Gallica atteigne 600 000 documents. Le format choisi pour la consultation des fichiers devient le PDF d’Adobe. Il a été sélectionné car il est facile de passer du format TIFF de l’image numérique, au format PDF adapté pour la consultation.

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Plus Gallica s’est aggrandie, plus la BnF a dû gérer une quantité énorme d’informations numérisées, “la mise à jour des notices était manuelle au fur et à mesure des mises en lignes” (8), ce qui a forcément impacté les bibliothécaires

 

Avec Jean-Pierre Angremy à la présidence de la BnF, Gallica a commencé à recentrer la numérisation autour des documents de la BnF et à prendre en compte des ensembles de documents numériques consacrés à des thèmes ou à des fonds, comblant les trous créés par le projet encyclopédique initiale. De plus, ces dossiers thématiques permettent de toucher un public large, composé d’amateur.rice.s et de curieux.euses. Ce qui est en accord avec la mission de démocratisation demandée par l’État aux institutions. La numérisation a donc un caractère très politique, qui suit les choix de ses dirigeant.e.s. 

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